La femme grillagée

Dédié à toutes les femmes du monde

Écoutez ma chanson bien douce,
Que Verlaine aurait su mieux faire,
Elle se veut discrète et légère,
Un frisson dÂ’eau sur de la mousse.
CÂ’est la complainte de lÂ’épouse,
De la femme derrière son grillage,
Ils la font vivre au Moyen-âge.
Que la honte les éclabousse.

Quand la femme est grillagée,
Toutes les femmes sont outragées,
Les hommes les ont rejetées dans lÂ’obscuritéÂ…

Elle ne prend jamais la parole.
En public ce nÂ’est pas son rôle.
Elle est craintive, elle est soumise,
Pas question de lui faire la bise
On lui a appris à se soumettre.
A ne pas contrarier son maître.
Elle nÂ’a droit quÂ’à quelques murmures,
Les yeux baissés sur sa couture.

Quand la femme est grillagée,
Toutes les femmes sont outragées,
Les hommes les ont rejetées dans lÂ’obscuritéÂ…

Elle respecte la loi divine,
Qui dit par la bouche de lÂ’homme,
Que sa place est à la cuisine,
Et quÂ’elle est sa bête de somme.
Pas question de faire la savante.
Il vaut mieux quÂ’elle soit ignorante.
Son époux dit que les études
Sont contraires à ses servitudes.

Quand la femme est grillagée,
Toutes les femmes sont outragées,
Les hommes les ont rejetées dans lÂ’obscuritéÂ…

JusquÂ’aux pieds sa burqa austère,
Est garante de sa décence
Elle prévient la concupiscence,
Des hommes auxquels elle pourrait plaire.
Un regard jugé impudique
Serait mortel pour la captive.
Elle pourrait finir brûlée vive,
Lapidée en place publique.

Quand la femme est grillagée,
Toutes les femmes sont outragées,
Les hommes les ont rejetées dans lÂ’obscuritéÂ…

Jeunes femmes larguez les amarres,
Refusez ces coutumes barbares.
Dites non au manichéisme,
Au retour à lÂ’obscurantisme.
Jetez ce moucharabieh triste,
Né de coutumes esclavagistes,
Et au lieu de porter ce voile,
Allez vous-en, mettez les voiles.

Quand la femme est grillagée,
Toutes les femmes sont outragées,
Les hommes les ont rejetées dans lÂ’obscuritéÂ…