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Nos ministres sont-ils mal conseillés ou naïfs sur la Syrie? (texte écrit en 2012 depuis ils avaient largement de temps de renseigner)


Alep en 1993
Alep en 1993

Les Kurdes ne combattent pas le gouvernement central d'Assad, ils défendent leurs territoires des attaques rebelles. Les rebelles ne sont pas toujours les bons qu'on veut bien nous faire croire


Source Mediapart 15 OCT. 2015 PAR SEGESTA3756 BLOG : LE BLOG DE SEGESTA3756
4 septembre 2012 - Je vous propose une analyse d'Alain Chouet, ancien haut-responsable de la DGSE, et spécialiste de la Syrie, pays où il se rend depuis 40 ans. Une analyse iconoclaste sur les événements dramatiques qui se déroulent sur le terrain depuis un an et demi, et plus largement sur les acteurs qui tirent les ficelles dans les coulisses des révoltes arabes en cours. On peut ne pas être d'accord, mais son point de vue argumenté et étayé est à verser au débat.

Georges Malbrunot blog Le FigaroPar Georges Malbrunot

L'expression "printemps arabe" est censée faire référence au « Printemps des peuples » de 1848. Depuis la révolte de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, la contagion s'est étendue de la Tunisie successivement à l'Égypte, à la Libye, à Bahrein, au Yémen et enfin en Syrie.

Contrairement à ce qui a pu être dit, ces contestations populaires, d'une ampleur et d'une intensité très variables, n'ont pas été le fait des "réseaux sociaux", dans des pays où l'accès à Internet est réduit à une minorité de personnes "branchées" et où les moyens de blocage du Net sont très développés.


Même si les aspirations de ces divers peuples visaient à chasser des dirigeants corrompus pour favoriser l'instauration d'une démocratie, les manifestants en reprenant le slogan « Dégage ! » (« Erhal » en arabe) entendaient réclamer un meilleur partage des richesses pour améliorer leurs conditions de vie, obtenir des emplois et retrouver une certaine dignité (« karama » en arabe).



En fait, ces révoltes ont en commun d'avoir été financées par le Qatar et d'autres monarchies du Golfe et d'avoir été encadrées par les Frères musulmans. Le résultat ne s'est pas fait attendre : on en voit déjà les effets en Tunisie, en Libye et bientôt en Égypte.

La question que l'on est en droit de se poser est : par quel miracle, les Européens ont-ils pu soutenir à ce point des mouvements qui vont à la fois à l'encontre des intérêts mêmes de ces populations et aussi des nôtres.

Si la démocratisation de ces pays ne nous laisse pas indifférent, les voir retomber dans une nouvelle forme de soumission plus insidieuse n'augure rien de bon pour l'avenir.


source Médiapart


Tout le texte sur la Syrie, les opposants, Bachar, les alaouites, l'Arabie, le Qatar, les sunnites, les chiites, les frères musulman et même l'empire ottoman  etc. est très long et dense, en voici une tentative de résumé


L'expression "printemps arabe" est censée faire référence au « Printemps des peuples » de 1848. Depuis la révolte de Sidi Bouzid, le 17 décembre 2010, la contagion s'est étendue de la Tunisie successivement à l'Égypte, à la Libye, à Bahreïn, au Yémen et à la Syrie.

Ces contestations populaires, d'une ampleur et d'une intensité très variables, n'ont pas été le fait des "réseaux sociaux", où les moyens de blocage du Net sont très développés et où peu de personnes sont connectées. Le slogan « Dégage ! » entendaient réclamer un meilleur partage des richesses, améliorer les conditions de vie, l’emploi et la dignité (« karama ».

Ces révoltes ont été financées par le Qatar et d'autres et encadrées par les Frères musulmans. Comment les dirigeants Européens ont-ils pu soutenir des mouvements qui vont à l'encontre des intérêts des populations et des nôtres ?
((Par USA interposé probablement))

Il fallait être naïf pour croire que la démocratie et la liberté allaient jaillir par la seule vertu d’Internet dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures.

Le pouvoir est tombé dans les mains des pétromonarchies théocratiques qui constituent un bouclier contre l'influence du bloc de l'Est : les forces religieuses fondamentalistes.

((La guerre dite froide continue et est devenue vraie sans le dire))

Ils pratiquent le double langage et font le contraire de ce qu’ils proclament. Ils multiplient la censure, renient les libertés fondamentales, les droits des femmes et des minorités non sunnites.

La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. L'OTAN, outrepassant le mandat de l'ONU a abattu Kadhafi et le pays se retrouve livré à une guerre civiles atroce et meurtrière.
Â…

Ils n'ont aucune conception des droits de l'homme… Ils puisent leur manière d'être dans quatre siècles d'occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal et de l'écorchage vif.

Bashar el-Assad a derrière lui 2 millions d'Alaouites encore plus résolus à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d'une mainmise islamiste sur le pouvoir. Avant 1970, pPourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes en s'autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leurs tortionnaires.

Hafez el-Assad, issu d'une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l'armée de l'air puis ministre de la défense, s'est emparé du pouvoir par la force en 1970 pour assurer la revanche et la protection de sa minorité et des Chrétiens et Druzes - qui l'ont assisté dans sa marche au pouvoir. Il à assuré à ces minorités le contrôle des leviers politiques, économiques et sociaux du pays.

Face à la montée du fondamentalisme son successeur Bashar se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Ceux qui affirment que « si l'on n'intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile » devraient savoir qu’il est en guerre civile depuis 1980 quand les Frères musulmans massacrèrent 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d'assaut en application de la fatwa d'Ibn Taymiyya.

Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d'accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient à les condamner à mort, et on a vu comment : égorgés, décapités, crucifiés et même brûlés vifs.

Les démocrates libéraux ouverts sur le monde, s'accommodant mal de l'autoritarisme du régime espéraient une ouverture politique de Bashar el-Assad. Trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n'ont pas la parole. Ils ne réclament le lynchage du « dictateur » comme cela en Libye.

l''Observatoire syrien des droits de l'homme, est une émanation de l'Association des Frères musulmans dirigé par des militants islamistes. Je suis surpris que les médias occidentaux et français l'utilisent comme source unique sans recouper leurs informations.

Le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen à l'initiative du parti islamiste AKP. Plus la communauté internationale exercera des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront comme la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.

L'Occident, France en tête politiquement et parfois militairement favorise l'accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique. Il a éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad.

Les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite par les séoudites. De même les massacres des Chrétiens nigérians par Boko Haram.

L'avenir dira si les investissements massifs du Qatar et de l'Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d'une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l'abri.

source : blog.lefigaro.fr/malbrunot/2012/09/alain-chouet


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